Biographie
Natif de Chicoutimi (1954), Guy Langevin vit et travaille à Trois-Rivières depuis plus de quarante ans. Diplômé en arts plastiques de l’Université du Québec à Trois-Rivières où il commence à s’intéresser à la gravure, il devient l’un des initiateurs de l’Atelier Presse Papier et de la Biennale internationale d’estampe contemporaine. Depuis le début de sa carrière, il a participé à plus de 350 expositions de groupe parmi lesquelles on compte sa sélection dans près de 250 expositions et biennales internationales. Reconnu à travers le monde, le travail en gravure de l’artiste a été récompensé à de nombreux prix, dont vingt prix internationaux.
Démarche
La poésie du corps est infinie, elle change, se modèle autrement, suivant les époques, suivant les modes. Le corps lui-même, ou son image telle qu’elle est représentée, change selon les modes, les cultures, les sociétés, mais il reste le meilleur instrument pour parler à l’humain de l’humanité. Le corps permet l’identification, la prise de position, il facilite la communication entre nous et nous-mêmes.
Le corps est dépositaire des sens. Par eux, il ressent, mais il émane aussi. Il entend et il parle, il est vu et il voit. La vie est indissociable du corps, mais y aurait-il plus, l’invisible fait-il partie du corps ? Quelle est la nature de l’intangible ? Une question qui taraude l’humain depuis toujours. Nous avons toujours vu, dans les phénomènes comme les aurores boréales, des images de nous-mêmes, nous ne pouvons faire autrement que de trouver partout des formes qui nous ramènent à nos corps.
Changer le sens de l’image, c’est aussi en changer le sens de l’interprétation. Elle devient autre chose, elle devient l’espace, la terre, une dune, le vent, la lumière à une heure précise. En fait, l’image ne change pas, c’est la perception de l’image qui change. Mon travail joue sur la perception, justement. Je propose, ou j’essaie, de déjouer le cerveau en me servant de plusieurs éléments. Tantôt la démesure, tantôt la mesure exacte, tantôt le sens de l’image, souvent la lumière posée sur le modèle. L’image perçue en premier restera ou disparaîtra, selon le regardeur. C’est lui et lui seul qui voit et fait le choix de voir, mais je l’aiguille.
L’œuvre, et encore moins l’artiste, n’apporte de solution définitive, ne répond aux questionnements sans équivoque. Tout au contraire, l’artiste et son œuvre pose des questions, propose des avenues, mais surtout, exige du public de se servir de sa propre expérience pour répondre à ses propres questionnements. Devant une seule proposition picturale, les questions seront différentes, comme les bribes de réponses. Bien sûr, l’artiste s’aventure à exposer ses questionnements, à esquisser des voies de réflexion, mais elles ne sont et ne seront toujours que les siennes, ni meilleures, ni pires que celles de chacun des spectateurs.