Tout ce qui... scintille
Peinture
L’exposition présentée porte sur la nature dans ses aspects les plus diverses autant de l’inquiétant que de l’enchanteur. Des fonds marins à la voûte céleste, dans son environnement immédiat comme en des contrées éloignées, l’artiste cherche les images qui la fascinent et qui la portent à la rêverie. Sa peinture est gestuelle, intuitive et puissamment évocatrice.
Louise Prescott vit et travaille à Montréal. Chercheure, auteure et artiste visuelle professionnelle depuis 1985, elle est docteur en études et pratiques des arts et membre de l’Académie Royale des arts du Canada. Ses œuvres ont été présentées au Canada, en Europe et aux États-Unis et plusieurs font partie de collections publiques et privées d’ici et d’ailleurs.
20 septembre, 14 h : lecture de poèmes inédits de Jean-Paul Daoust sur les œuvres de Louise Prescott, dans le cadre du FIP.
4 octobre, 14 h : Lancement du recueil "Peindre à voix haute", poésie et peintures de Louise Prescott, Éditions d’art Le Sabord, dans le cadre du Festival International de la Poésie (FIP).
©Huguette Martel
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Dès tous mes débuts, je me suis inspirée de la notion deleuzienne des "rhizomes" pour développer mon langage pictural. En effet, à partir de coulées de peinture fluides et plus ou moins dirigées, j'obtenais une cartographie à chaque fois unique, point de départ d'images où l'infiniment petit et l'infiniment grand pouvaient se construire et se confondre. J'aimais beaucoup cette perte de points de repère car elle forçait le regardeur à frayer son chemin à travers ces méandres et à y projeter ses propres images. J'ai appelé cette méthode celle des "coulées structurantes". Elle ne m'a pas quittée depuis et je n'ai jamais cessé d'en explorer les possibilités, tout en poursuivant ma quête d'une peinture intensément expressive, complexe dans sa composition mais juste dans le ton.
En 2009, je présentais l'exposition "Fugues" à la Maison Hertel-de-la-Fresnière (Trois-Rivières) de même qu'à la Galerie d'art d'Outremont où, cette fois, mes peintures s'inspiraient de souvenirs de voyage, mais aussi, des fugues de Bach. Il en résultait des paysages abstraits, hauts en couleurs, très rythmés et vibrants. Cette démarche s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui, cette fois en accordant une plus grande part à mon imagination : celle-ci est nécessairement marquée par l'univers visuel qui nous est accessible aujourd'hui, notamment au moyen des nouvelles technologies. L'infiniment grand et l'infiniment petit ne cessent de se déployer sous nos yeux au moyen d'outils de plus en plus perfectionnés. Cela ne peut que marquer notre perception du monde et de la nature. Quand à la lumière scintillante, elle est omniprésente partout, ne serait-ce que dans la brillance des écrans de toutes sortes qui meublent nos vies. On pourrait voir dans la fascination qu'elle exerce une forme d'aliénation, mais on pourrait aussi y voir une forme d'émancipation de l'imaginaire. C'est un choix que je laisserai au spectateur.
BIOGRAPHIE
Née à Montréal en 1958, Louise complète en 1987 un baccalauréat en arts visuels à l'Université Concordia. Sa carrière est marquée par plusieurs événements importants au Canada comme à l'étranger, notamment: le "Symposium international de la jeune peinture de Baie Saint-Paul" (1988), l'exposition "Peinture contemporaine du Québec" au Manoir de Martigny (Suisse, 1990), le "Salon d'art contemporain de Montrouge" (Paris, 1993), le "Salon des réalités nouvelles" (Paris, 1994), l'exposition solo "Hommage à Gilles Deleuze" (Paris, 1995 et New York, 1996). À cette occasion, un éditeur français lui consacre une monographie (Fragments éditions, 1995). En 1998, elle présente une exposition solo au Musée d'Art de Joliette et prépare une thèse de doctorat en études et pratiques des arts à l'Université du Québec à Montréal, projet qui s'accompagne d'une autre exposition solo itinérante au Québec et en Ontario. Intitulée "Paroles ailées", l'exposition sera entre autres présentée à la Galerie d'art du Parc et à la Maison de la Culture de Trois-Rivières, Louise Prescott étant artiste visuelle invitée par le Festival international de la Poésie. En 2002, sa thèse sera publiée aux éditions d'art Le Sabord. Le livre intitulée "Le complexe d'Ulysse. Signifiance et micropolitique dans la pratique de l'art" sera finaliste au Prix du Gouverneur Général du Canada. En 2008, l'artiste est élue membre de l'Académie Royale du Canada. En 2009, elle revient présenter son solo "Fugues" à la Maison Hertel-de-la-Fresnière de Trois-Rivières, à nouveau invitée par le FIP. À cette occasion, elle est jumelée avec le poète Jean-Paul Daoust.
Les oeuvres de Louise Prescott se retrouvent dans de nombreuses collections publiques et privées, tant au Canada qu'en Europe ou aux États-Unis.