Encre, papier, objet
Ce travail graphique en deux et trois dimensions est inspiré par le mouvement : celui de l’eau qui court, des nuages qui passent, des feuilles qui bruissent, des insectes volants, toutes ces choses qui nous entourent, bougeant avec nous. Ma démarche s’inscrit dans le temps du faire, d’un regard critique sur ce qui arrive autour de moi : la pollution, les phénomènes météorologiques, l’espèce humaine qui semble menacée. J’évoque la nature et son influence sur l’humanité, la transformation, l’éphémère, la fragilité.
J’utilise le noir et blanc. Dans sa complexité, malgré la simplicité du matériau, l’encre noire me permet d’explorer la profondeur. Je manipule le papier, grave, déchire, broche. J’arrache de petits fragments avec mon outil sur le papier recouvert d’une couche d’encre délavée. Le dessin est absorbé par la surface morcelée et rapiécée. Les motifs créent la forme et les nuances. Comme les calques d’une image numérique, les couches de lavis s’additionnent produisent des jeux d’impression et de transparence. Le vêtement y apparaît comme la trace du corps absent, disparu.
Questionner le matériau m’amène en dehors du cadre. Certaines œuvres sont des bas-reliefs créés par la manipulation du papier. D’autres occupent l’espace avec des volumes en papier au sol. Il s’agit d’une pratique du dessin non traditionnelle.
Diane T. Tremblay vit et travaille à Montréal. Elle enseigne les arts visuels depuis 1992, tout en poursuivant en parallèle sa pratique artistique. Elle a à son actif de nombreuses expositions solos et collectives. Ses œuvres font partie de collections publiques et privées.