La Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (BIECTR) a pour mandat de promouvoir et de valoriser l’estampe contemporaine par la présentation d’œuvres d’artistes professionnels de tous les horizons. Depuis 18 ans déjà, l’équipe de la BIECTR met tous les efforts pour présenter, l’un des plus grands événements en estampe contemporaine en Amérique du Nord. La BIECTR, c’est aussi par le biais d’une émotion, d’une réflexion sur le monde qui nous entoure faire connaissance avec des artistes passionnés par l’art d’impression d’ici et d’ailleurs. Le grand public découvre ainsi à chaque édition depuis près de 20 ans, la grande humanité de ces estampiers, véritables dompteurs d’images et d’histoires du monde tout en apprivoisant leur imaginaire, le temps d’une visite privilégiée.
Présentation du projet Ferme ta boîte
Dans le cadre de son colloque Imaginarium de 2013, l’équipe organisatrice formée des membres de la Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières et du Département de la philosophie et des arts de l’Université du Québec de Trois-Rivières, lançait le projet Ferme ta boîte. À cette occasion, plus de 150 participants recevaient dans leur sac du colloque la forme dépliée d’une boîte en papier récupéré sur laquelle ils étaient invités à imprimer leur imaginaire sur le thème de l’expression populaire Ferme ta boîte.
Compte tenu de la popularité du projet auprès des artistes, la BIECTR a décidé pour sa 9e édition, de promouvoir le projet sur son réseau international et d’en faire un projet d’œuvres imprimées évolutif, collectif et ludique. L’idée est de réunir le plus grand nombre de boîtes, imprimées par plusieurs artistes, professeurs de gravure et leurs étudiants d’ici et d’ailleurs, selon différentes techniques en estampe. Chaque petite forme-boîte représentera l’imaginaire de son auteur. Déjà plus de 300 participants de la France, de la Belgique, du Brésil, de la Colombie, de Cuba, de la Serbie, de l’Italie, du Maroc, des États-Unis, du Canada, de toutes les régions du Québec y compris la Mauricie entre autres, ont accepté de jouer le jeu. La BIECTR présentera dans un premier temps, l'ensemble des boîtes imprimées sous la forme d’une installation occupant tout l’espace des salles du rez-de-chaussée de la Galerie d’art du Parc à Trois-Rivières. Cette présentation dans les salles du rez-de-chaussée de la Galerie d’art du Parc clôture le colloque Melancholia. Elle sera présentée par la suite en Belgique et possiblement à Paris en 2015-2016.
Responsable du projet au Québec : Jo Ann Lanneville, artiste et présidente de la BIECTR
Responsable pour la Belgique : Kikie Crêvecoeur, artiste et professeure de gravure à l’Académie Boitsfort, Bruxelles
INVITÉS SPÉCIALES
- Benoit Perreault, Canada - Laveuse, sécheuse, 2015 Carton, estampe, bois gravé
- Émilie Guilbault, Canada - Grandir par l’autre, 2015 Bois gravé, impression numérique et sérigraphie
- Marilyse Goulet, Canada - Pique-nique boîte à lunch, 2015 Techniques mixtes (sérigraphie sur bois)
- Karine Beaulieu, Canada - Sous l'entassement, 2015 Sérigraphie, eau-forte, plaques de cuivre usées et tôles rouillées imprimées, fer
- Claude Arseneault, Canada - Silence, codes et propriété Métal, bois, estampes, cire 5 estampes; relief, sérigraphie et encaustique sur papier japonais
La petite histoire de cette expression populaire québécoise
L’expression Ferme ta boîte est directement liée à la culture québécoise. On l’utilise pour dire cavalièrement à l’autre de se taire. L’expression viendrait du temps des premiers téléphones qui étaient branchés en série. Ces téléphones d’époque étaient appelés boîtes-téléphoniques. Dans un rang de campagne par exemple, il pouvait y avoir jusqu'à 10 téléphones branchés sur la même ligne. Pour savoir à qui était destiné l’appel, on actionnait une manivelle qui produisait un son entendu pas tous les utilisateurs du rang en question. Celui qui reconnaissait la sonnerie qui lui était attribuée répondait à l’appel. Cependant tous curieux pouvaient écouter le message. Comme on entendait décrocher la ligne de celui ou celle qui écoutait illégalement, on disait: «Imelda, je sais que tu écoutes, ferme donc ta boîte». Le sens de «ferme ta boite» qui voulait dire à l’origine «arrête d’écouter» s’est transformé pour signifier: «arrête de parler». Dans ce projet de création, nous utiliserons la métaphore de l’expression, elle nous apparaît fort intéressante pour stimuler l’imaginaire des artistes.