Depuis plusieurs années, ma création repose entièrement sur le dessin et la peinture. Ces médiums mettent principalement en évidence le geste, les contrastes d’ombres et de lumières, et les couleurs. En peinture, le geste transmet de façon directe un mouvement de la main, voire du corps en entier. L’assemblage de ces gestes répétés crée les contrastes d’ombre et de lumière, donnant une forme au corps et des points de repères dans l’espace. Les couleurs, quant à elles apportent une finalité, une orientation précise, un cap.
Partant de l’idée que l’homme est un corps avant tout, mes recherches en dessins étaient orientées vers l’anatomie humaine. Il se faisait malgré moi un parallèle avec la mort, ce qui me poussa à me tourner davantage vers l’opposé, soit le vivant. Je m’interroge sur la perception de l’homme face à la vie. Les animaux sauvages représentent la vie sous un angle terre à terre, sans artifices. Ils sont loins des villes, sur des territoires éloignés, voire étrangers. Ils font partie des contes, des mythes et légendes. Leur image est exploitée de diverses manières qu’on les croirait parfois domestiques. Je tente de les présenter sous un angles différents afin de laisser paraître uniquement leur corps, leur présence.
Par cette approche, je transmets ma propre perception de la vie, dans l’optique que le corps est la seule matière que nous possédons. C’est cette façon de percevoir notre propre existence qui rappelle à l’homme le respect de la vie terrestre.