La mémoire enregistre les évènements à sa façon, les oublie, les modifie selon ses caprices et les déforme en pure fabulation. Cette faculté envoie les souvenirs dans des rubriques nommées témoin, impression, trace, repère, cicatrice, réminiscence, engramme. Elle leur superpose des humeurs, des sons et des odeurs. Elle les cache sous différents points de vue, sous divers angles de perception. Elle est vive, sélective, affective, associative.
Inspirée par les écrits de Joan Gibbons et de Marcel Proust, Hélène Latulippe explore la mémoire des lieux. Elle recueille entre ses lignes la charge émotive emmagasinée dans une structure, naturelle ou construite, pour illustrer le concept de la fabulation et de la distorsion du souvenir. Elle en cherche les réminiscences, les façonne, en extrait une émotion avec laquelle le spectateur peut s’identifier, lui faire écho.